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Mlle Lobster
1 juin 2013

Rien du tout (good night and good luck)

   la fin 1   la fin 2

Si on faisait un bilan ça ferait une espèce de quelque chose comme: 127 386 fois le mot "je", des centaines de photos d'assiettes, au moins autant de pieds (même si j'ai essayé d'arrêter dernièrement, vous avez remarqué?). Zéro commentaire méchant, ou pratiquement, (c'est bien le signe qu'ici ça n'a jamais vraiment décollé finalement!). Les fois où j'ai écrit des choses indicibles, maman, l'amour, tout ça. Il y a eu aussi un peu de tangible, et ça c'était un drôle de bonus, des petits colis et des rencontres folichonnes. Des gens qui m'ont fait sentir "homogène", comme je dis chez le psy, et m'ont fait entendre que ce que je racontais ici ça n'était pas qu'un rêve ou un fantasme. Quelques amies, je ne sais pas, j'aimerais penser que oui. Au moins une. Mais hier quand c'était plus que l'angoisse et qu'il a fallu que j'hoquète pendant que quelqu'un acceptait seulement de m'écouter, ce n'est pas la vie d'ici qui m'a sauvée. Les limites, un pis-aller, quoi. 
Ça m'a collé à la peau cet endroit, c'était vraiment chez moi. Parfois la peur de n'avoir plus rien à dire, en publiant certains articles, ça me faisait un mini frisson. Qu'est-ce que je pourrais bien encore dire, maintenant que j'ai écrit ça. Puis ça venait toujours, finalement. Du moyen et du moins bon, des articles qui m'ont fait honte à peine postés. Ceux que j'ai trouvés faciles, aussi, ça il y en a eu pas mal. C'est une des choses qui a amorcé ma réflexion (sic, sic!), cette facilité inhérente aux blogs. Séduire, être complice de la fainéantise (très entre guillemets) des lecteurs, qui parfois sont plus friands d'un exhibitionnisme pas très sublimé que d'un texte plus pudique. La grille de lecture qu'il faudrait donner, se justifier, écrire de façon transparente. Une certaine aliénation. Faire partie de. La surenchère, aussi, parfois. 
Et puis cette histoire de narcissisme. Oui, oui, il est de bon ton d'accepter son ambivalence, "d'assumer" (qu'est-ce que je déteste ce verbe qui dédramatise à tort et à travers), mais quand même, j'ai toujours eu l'impression d'essayer de me prélasser sur un tas de cailloux. Pas très confortable avec tout ça. Puis les t'es belle qu'on vient peut-être chercher, ils ne sont jamais meilleurs que quand ils sont soufflés au creux de l'oreille. 
Alors voilà, peut-être que j'ai raconté tout ce que je pouvais raconter ici. La suite, je crois que j'ai envie de la garder pour moi. De la vivre sans médiation. Il n'y aura pas cet article dans lequel je vous dirai qu'on sera 3 (pourtant j'avais déjà le titre!). Pas celui qui racontera mes autres chiens au nez aplati (si, si, ça arrivera,uhuh), et pas celui qui vous fera visiter mes futures cabanes. Mais il y aura toujours mes carnets, au pied du lit, toujours ce culte du quotidien et du je me souviens. La vraie vie, plus que jamais. 

Une fin en forme de merci pour tout, ça sonnerait un peu creux, mais pourtant c'est ce que je pense, aussi, alors que je cherche le point final à cet article. C'était bien de vous savoir là, les secrets dans l'ombre, ceux qui revenaient pour rattraper leur retard, ou ceux qui étaient presque toujours là. Vos regards sur la vie et la mienne, c'étaient de parfaites mains tendues.

Un vrai tuteur pour quand c'est pas si facile de grandir, et de quitter sa carapace de homard. 

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